Le cri du marin

Le 29/06/2024

Dans le langage des marins

Organe de Défense des Navigateurs
ÉDITÉ PAR LES CLUBS INTERNATIONAUX DE MARINS

Date d'édition :  1927-12-01

Pourquoi ce Journal ?

Ce journal sera l’organe des clubs internationaux des Marins (répartis actuellement au nombre de 25 dans tous les pays du monde) pour les marins français. Tout de suite nous déclarons le mettre au service du mouvement syndical révolutionnaire en France.

La calomnie, le mensonge, ont essayé, sans succès, de défigurer le caractère de ces clubs et des syndicats lutte de classe; quelques rappels d’histoire te feront comprendre ce qu’il en est.

Après la guerre, les ouvriers révolutionnaires syndiqués à la vieille C. G. T.,las des compromissions et des trahisons de leurs chefs, et au surplus exclus ou menacés de l’être de la vieille maison syndicale furent amenés, malgré eux, à se grouper dans une nouvelle Confédération Générale du Travail qui prit le nom de C. G. T. Unitaire. Celle-ci, héritière des traditions syndicalistes révolutionnaires d’avant-guerre, ne pactise pas avec le patronat. Alors que Jouhaux, secrétaire général de la C. G. T., est nanti de postes honorifiques et grassement payés par le gouvernement capitaliste, les militants de la C. G. T. U. écopent régulièrement de lourdes condamnations. Actuellement, plusieurs d’entre eux sont détenus à la prison de la Santé.


Le Club est donc une maison de repos d’abord ; à côté des distractions saines comme la lecture et la musique, ont été organisés des services de renseignements sur les lois si complexes régissant le travail des inscrits maritimes. Ces services sont gratuits. En surplus, les marins sont touchés par des causeries et des réunions dans lesquelles sont exposées les causes de l’exploitation particulièrement honteuse de la classe ouvrière maritime par les armateurs — et de l’action à mener pour y remédier. Tel est, en résumé, le caractère des clubs internationaux.

LE CRI DU MARIN complétera les moyens de lutte que nous possédons déjà. Dans ses colonnes seront étudiées les différentes législations maritimes, leurs avantages, leurs inconvénients.

LE CLUB DES MARINS DE MARSEILLE

En grandes lettres, au fronton d’une maison, rue Fauchier :  "Club International des Marins" s’il semble moins grand, il paraît, en revanche, plus intime, plus coquet. 

Nous avons visité le vaste et clair local de ce club. le camarade secrétaire, marin lui- même, nous montre les réalisations:  une salle de lecture et de correspondance harmonieusement décorée de couleurs claires. Aux murs, en affiches, en tableaux, en photographies , tous les pays du monde, avec leur vie ouvrière et leurs épisodes révolutionnaires, Des images éclatantes qui clament l’espoir du prolétariat et les révoltes, les revendications des travailleurs des navires, pour l’organisation rationnelle et humaine de leur travail. Tenant une place importante, la bibliothèque où sont venus, de partout, en toutes langues, livres, brochures, journaux ouvriers et même le Tournai des Marins rouges de Canton, en chinois.Une salle de spectacle, vaste et bien aménagée, sert en même temps de salle de sport.
Un marin du service restaurant, bien bâti, y enseigne l’art de la boxe à une vingtaine de jeunes travailleurs. Un match public, donné le 5 novembre, a déjà consacré la vitalité du groupement sportif ouvrier. Régulièrement, la Mu e Prolétarienne, composée d’artistes ouvriers, donne aüx marins des concerts et des pièces sociales. Un bar-buffet assure le ravitaillement ; voici au comptoir des marins danois qui racontent, en anglais, leur dernier voyage à un camarade allemand. Récemment, l’équipage du vapeur allemand « Malaga » a fait fête à la salle du théâtre; des marins de tous pays ont écouté les vieux chants populaires de nos camarades d’outre-Rhin et l'Internationale, qui clôtura la soirée, fut chantée en huit langues différentes !

 

 

 

A TOUS LES PECHEURS DE FRANCE !

Votre situation est de plus en plus insupportable l
Alors que des millions de familles ouvrières ne peuvent manger à leur faim, le produit du travail du petit pêcheur ne se vend plus ou se vend à des prix de famine. Les équipages des chalutiers des compagnies de pêche sont de plus en plus attaqués dans leurs salaires et conditions de travail. Pendant que la misère s’étend dans vos foyers, vos frères et vos fils sous l’uniforme sont obligés de faire six mois de service de plus !
Le gouvernement prévoit des mesures de protection douanière qui diminueront encore la consommation tout en permettant aux usiniers de réaliser des bénéfices plus scandaleux en augmentant le prix de vente des conserves. Le gouvernement prévoit des subventions — non pour le petit pêcheur —mais pour les Compagnies de pêche industrielle pour renouveler leurs flottilles à raison de 1 tonne neuve pour deux tonnes anciennes ! Le résultat de cette mesure sera l’élimination des petits pêcheurs incapables de concurrencer les compagnies et leur matériel neuf (qui au sur plus ne leur aura rien coûté). Autre résultat : l’augmentation du chômage parmi les équipages des chalutiers.
Camarades pêcheurs, unitaires et confédérés, chrétiens et professionnels, seule votre action unie peut vous sauver

 AVRIL 1935.

Le Cri du marin : organe de défense des navigateurs.

La crise économique internationale des années 1930 affecte durement les marins pêcheurs bretons. Beaucoup sombrent alors dans la misère et doivent se résoudre à abandonner le métier.  

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !