vous usez d'un vieux terme de mer, car le verbe arborer ne peut dériver que du mot arbor "arbre", pris dans le sens de mât. Le mot arbre a été longtemps le seul nom du mât, on disait l'arbre de mestrc, l'arbre de misaine, etc.
Arbre est encore usité dans la Méditerranée, à bord de certains bâtiments à voiles latines. Les Espagnols ont conservé les mots: arbol, mât; arboladura, mâture; arbolar, enarbolar, mâter.
arborer
verbe transitif (italien arborare, dresser un mât, du latin arbor, -oris, arbre)
Élever, hisser en haut d'un mât, d'un édifice un drapeau, une bannière, etc. : Navire qui arbore son pavillon.
EXPRESSIONS
Arborer l'étendard de la révolte, de l'indépendance, etc.,
se montrer ouvertement et activement partisan de la révolte, de l'indépendance, etc.
Dans le levant, arborer signifiait encore mâter (dresser, planter le mât).
Ajoutons, que c'est de mestre, maître, en italien, maestro ; que dérive le mot actuel et moderne de mât, primitivement mast, comme l'écrivent encore les Anglais. L'arbre-mestre était le grand mât; par abréviation on supprima le mot arbre, et par corruption l'on appliqua le nom de masto, mast, à tous les arbres.
Matelot provient aussi de la même source, en passant par l'espagnol: mastil, mât, mastelero, mât de hune, — en dépit des grammairiens qui le font dériver de massaliotes, marseillais. Ce substantif, qui sonne si français, est d’origine néerlandaise. Matenoot, au XIIIe siècle, en moyen néerlandais, c’est le compagnon de couche, la personne avec qui on partage son hamac sur les bateaux : l’un dort, l’autre est sur le pont.
En français, le sens originel du mot matelot est d’ailleurs : Homme d’équipage associé à un autre pour assurer alternativement un service.